CONFINEMENT, UN AN APRES. Après deux confinements nationaux, le couvre-feu et des restrictions locales, partir et tenter le coliving pour télétravailler au soleil peut être tentant.
Un an après l’entrée en vigueur du confinement, décrété le 17 mars 2020 pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, 20 Minutes s’intéresse aux conséquences des douze mois écoulés sur la vie des Français. Et notamment la généralisation du télétravail.
Pour celles et ceux qui peuvent travailler à distance et qui en ont marre des restrictions et de la météo pourrie, le coliving est une option séduisante.
Cette nouvelle tendance allie dans un même lieu de vie - agréable - la colocation et le coworking.
Télétravail, Zoom en bas de pyjama, solitude à la maison. Il y a un an, la France découvrait la vie en confinement. Depuis, la vie s’organise au gré des mesures restrictives liées à la crise du coronavirus, avec des jours qui se suivent et se ressemblent. De quoi nourrir des envies d’ailleurs, fuir le climat anxiogène et pluvieux et faire son baluchon pour aller bosser au soleil.
Avec la généralisation du télétravail, les seules choses dont on a besoin, c’est un ordinateur et une bonne connexion internet. La tentation de partir est donc d’autant plus grande, surtout en attendant un probable tour de vis supplémentaire ce jeudi. Une évasion possible grâce au « coliving », la nouvelle tendance qui allie cadre de travail productif et cadre de vie agréable.
Le coliving, qu’est-ce que c’est ?
Petite séquence anglicismes : le coliving — contraction de « co » (ensemble) et « living » (vivre) — conjugue donc colocation et coworking (espace de travail partagé) dans un même lieu. Tant qu’à faire en offrant un habitat sympa dans un endroit tout aussi sympa. Los Angeles, Sydney, Paris, Barcelone, Bayonne… Le concept existe déjà. Et c’est sur lui qu’ont misé Matthieu Zeilas et Hugo Grange, deux entrepreneurs français qui ont lancé, à l’été 2020, leur start-up Palma Coliving. L’idée leur est venue naturellement : « Il y a un an et demi, je voulais lancer une start-up, je suis allé à Barcelone, raconte Matthieu Zeilas. Je ne connaissais personne, donc j’ai cherché un espace de coworking. Puis j’ai entendu parler de coliving et ça a fait "tilt" ». Aujourd’hui, « on propose du coliving haut de gamme, dans des destinations ensoleillées », expliquent les deux trentenaires, conscients que « la période est propice ».
Pour l’heure, Palma Coliving, ce sont deux villas près de la mer, à Palma de Majorque et à Valence, en Espagne. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas de maisons de vacances. « Nos résidents viennent pour travailler, ils ont des journées intenses. On est là pour leur offrir un cadre de travail confortable et adapté à leur activité et un cadre de vie plaisant. On propose un environnement qui booste la productivité et sort de la routine », indiquent Hugo et Matthieu, qui assurent chacun l’animation d’une villa.
Tout est pensé pour le confort des résidents. « Les villas sont choisies pour leur environnement, elles sont meublées, équipées, dotées de plusieurs connexions internet. Chaque personne dispose de sa chambre et peut profiter des espaces de coworking et de vie commune, d’une salle de meeting. On a prévu des fauteuils ergonomiques, des bureaux, des écrans, des tableaux blancs. On a aussi une salle de méditation », décrit Matthieu en profitant de la vue sur les orangers et les citronniers du jardin. Tout ça pour « environ 1.000 euros par mois tout inclus. Avec facture ».
Le coliving, c’est pour qui ?
« On s’adresse aux nomades numériques, indique Matthieu. Ils ont souvent la trentaine et plusieurs années d’expérience. Ce sont surtout des free-lances, des autoentrepreneurs, des influenceurs, à qui on propose de rejoindre une communauté, un réseau ». Et les places sont chères : « Depuis notre ouverture, nous avons reçu des centaines de demandes de télétravailleurs d’une quinzaine de nationalités », poursuit-il. Dont « pas mal de Parisiens qui sous-louent leur studio et nous rejoignent pour un, deux ou trois mois, complète Hugo. Du coup, les deux villas sont accessibles sur liste d’attente ».
Et ne s’y installe pas qui veut. Après avoir rempli un formulaire sur le site, « on organise un entretien en visio pour s’assurer que le profil est en adéquation avec notre philosophie », détaillent les fondateurs. Indépendants, travailleurs à distance ou « digital nomade », c’est oui. Etudiants, parents ou résident avec animaux dans les valises, c’est non. « On sonde leurs attentes, pour savoir ce qu’ils ou elles peuvent partager avec les autres ».
Un entretien passé haut la main par Vanessa. Recruteuse de talents indépendante, la trentenaire, qui peut travailler à distance à 100 %, est une habituée du coliving. « Il y a quelque temps, j’ai pris une année sabbatique pour faire le tour du monde. Quand je suis rentrée, je ne me voyais pas retourner dans un bureau, raconte-t-elle. Durant le premier confinement, je vivais déjà en coliving à Barcelone. Puis j’ai découvert Palma Coliving et je suis arrivée à Majorque en octobre, pour ne plus vouloir en repartir ».
Pour elle qui a déjà vécu la vie nomade en appartement dans d’autres villes européennes, il n’y a pas photo : « Quand on est travailleur nomade, on arrive dans un nouvel endroit où l’on ne connaît personne et à un moment, on a envie d’avoir une communauté. Le coliving, c’est un état d’esprit et le point de départ idéal pour rencontrer du monde, stimuler sa créativité. En cas de coup de mou, échanger redonne de l’élan. Tout ça dans un lieu qui pousse à être encore plus productif pour profiter de la vie en dehors. Prendre sa pause déj' au bord de la piscine et filer à la plage après le boulot, c’est quand même top ! »
Qu’est-ce que le coliving a de plus à offrir qu’un hôtel ou une colocation classique ?
« A la différence d’une coloc', on n’a pas à se soucier de la logistique : on pose ses valises et son ordi et on est prêt à bosser, assure Vanessa. J’ai une productivité que je n’avais pas forcément dans mon appartement, seule à Paris ». Quand on est un nomade numérique, « on recherche un environnement qui assure la productivité, précise Matthieu. A l’hôtel, il peut y avoir de belles prestations, mais pas l’émulation ». D’autant que les villas accueillent des « événements » : Workshop, atelier de méditation ou de yoga, sessions de "networking afterwork" avec des entrepreneurs, des développeurs ou des influenceurs extérieurs.
Et le coliving semble avoir trouvé son public : « Notre projet, c’est de s’étendre au cours des cinq prochaines années sur une trentaine de destinations se prêtant à notre vision : au soleil, dans une maison qui offre une belle qualité de vie, avec des personnes qui se connectent entre elles, confient Hugo et Matthieu. Prochaines destinations : d’autres villes d’Espagne, le sud de la France, le Portugal ou encore la Grèce ».
La version originale de cet article a été publiée sur 20minutes.fr
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