Comment les salariés français réagissent-ils à l’environnement sanitaire actuel ?
Pour le savoir, le groupe Avaya a lancé, en exclusivité pour Challenges, une vaste étude internationale. Avec des résultats surprenants… dès lors qu'on compare la France à d'autres pays. Le groupe Avaya est le leader mondial des centres de contact et plus de 140 millions d’employés dans 100.000 entreprises qui utilisent chaque jour sa messagerie unifiée. Le groupe s'est notamment penché sur cinq de ses grands marchés, l'Allemagne, l'Autriche, la Grande-Bretagne, la Suisse et la France et a demandé à la société d’analyse et de recherche Davies Hickman Partner Ltd d’interroger des centaines de salariés dans ces cinq pays sur leur perception de la situation actuelle et de ses impacts sur leur quotidien. Plongée dans une "exception française" qui se manifeste même au travail.
Les Français, grands adeptes du télétravail…
Près de la moitié des Français (49%) veut adopter un modèle de travail hybride, et notamment partager du temps de travail entre le bureau, le domicile ou un autre endroit.
C’est plus qu’en Grande-Bretagne, Allemagne et Autriche. Et de manière générale, le télétravail tente davantage les Millenials (62%) que les baby-boomers (44%). Pour Emmanuel Schupp, DG France Avaya, "ce test grandeur nature du télétravail dans le contexte de la crise sanitaire a permis de mesurer l’efficacité des solutions tant au niveau de leur mise en place que de la productivité des salariés dans un contexte totalement inédit. Les bureaux deviendraient de plus en plus des lieux de rencontre et d’échanges."
…mais pas forcément à la maison
Alors oui, les Français sont 46% à vouloir travailler d’ailleurs… mais pas forcément chez eux. C’est un record en Europe, loin devant les Britanniques (30%), les Allemands (37%), les Autrichiens (39%) et même les Suisses (43%). Ils rejoignent en cela les Millenials, dont plus de la moitié sont prêts à travailler depuis des tiers-lieux.
Les entreprises, explique Avaya, vont devoir gérer de nouvelles méthodes de management privilégiant la flexibilité. Après tout, 83% des salariés pensent ne pas avoir besoin d’être au bureau pour être productifs et la 5G promet des débits 20 fois supérieurs à la 4G.
Un foyer plus apaisé qu'ailleurs...
Parmi les centaines de salariés interrogés dans cinq pays, les Français sont les seuls, loin devant les Britanniques et les Allemands notamment, à penser aussi largement (44%) que le télétravail va améliorer l’ambiance chez eux.
"Les gains pour l'équilibre vie professionnelle et personnelle des collaborateurs sont significatifs, avec, notamment, plus de temps passé en famille et une réduction du stress lié aux déplacements quotidiens" explique Emmanuel Schupp.
Mais les conditions matérielles ne facilitent pas toujours le télétravail et c’est peut-être l’architecture des maisons et des immeubles qu'il va falloir repenser pour y intégrer davantage d’espace de télétravail…
... mais une année 2020 plus douloureuse
Plus étonnant, les salariés français semblent avoir plus souffert de la crise sanitaire que ceux des autres pays : ils ont eu le sentiment (à 44%) d’avoir été moins heureux l’an dernier qu'en 2019. Seuls 15% se sont sentis mieux, ce qui est le pourcentage le plus faible sur les cinq pays.
C’est en contraste total avec les travailleurs les plus jeunes, qui, dans les cinq pays, ont eu le sentiment d’être plus heureux en 2020. "La mise en place rapide du télétravail a peut-être permis à certaines entreprises de faire face à l’urgence de la situation, mais il est maintenant essentiel de faire la différence entre les solutions improvisées et celles qui seront le mieux adaptées sur le long-terme", commente Emmanuel Schupp.
La version originale de cet article a été publiée sur Challenges.fr
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