Une étude a interrogé 1 300 salariés sur leur vision du bureau dans dix ans et dévoile, ce jeudi 16 novembre 2023, ses résultats.
À Paris, le Covid a bouleversé les habitudes des travailleurs et accéléré les changements déjà en cours. Pour se faire une idée de la révolution à venir, le baromètre annuel Paris Workplace a interrogé 1 300 salariés sur leur vision du bureau et en dévoile ses résultats, jeudi 16 novembre 2023.
Plus de clavier, des hologrammes en réunion…
Trois grandes tendances se dessinent selon le baromètre. D’après les salariés interrogés, l’émergence de l’intelligence artificielle est inéluctable avec ses bienfaits – gains de productivités – comme ses méfaits – destruction d’emplois, contrôle accru des télétravailleurs par des outils numériques.
Dans le détail, les répondants jugent probable à 55 % que d’ici dix ans l’IA génèrera tous les documents « afin qu’on n’ait plus à les corriger » et 41 % d’entre eux parient qu’ils n’utiliseront plus de clavier et commanderont tout à la voix.
Plus farfelu encore, 44 % des sondés imaginent que « dans certaines réunions, les participants apparaitront en hologramme« . Si ces avancées technologiques peuvent faire sourire, il n’en demeure pas moins que l’IA suscite des inquiétudes. Pour 42 % des personnes interrogées, elle pourrait même remplacer la majorité des emplois de bureau dans les dix ans.
Le bureau, un lieu de sociabilisation indispensable malgré l’essor du télétravail
Le Covid a aussi été l’occasion pour les entreprises de déployer le télétravail. Pour les personnes interrogées, la forme « trois jours au bureau et deux jours à distance » s’est installée durablement. Une formule qui a des conséquences sur la géographie des travailleurs franciliens habitant en région, les services au bureau et les quartiers de travail.
À La Défense notamment, un collectif de restaurateurs tirait la sonnette l’alarme au printemps dernier, déplorant le manque à gagner et les fermetures en cascade des établissements faute de clients.
Toutefois, « le bureau reste un lieu de sociabilisation perçu comme indispensable » et la vie sociale avec les collègues reste la première raison de venir au bureau. C’est particulièrement le cas pour les jeunes qui jugent à 62 % que leurs collègues sont aussi des amis. Pour près de 50 % des répondants, le « bureau est un lieu de vie, où il est agréable de passer du temps, et pas seulement un lieu de travail ».
Des bureaux accessibles à la demande
Par ailleurs, les jeunes franciliens, moins bien logés que leurs aînés et en quête de relations sociales seraient demandeurs de travailler au bureau (2,9 jours en moyenne), au contraire des salariés qui subissent plus de deux heures de trajets aller-retour (2,3 jours).
Avec ce nouvel équilibre bureau-télétravail, 57 % des sondés pensent qu’habiter en région et travailler à Paris deux ou trois jours par semaine deviendra une norme. Ils sont 39 % a parier que dans dix ans, les bureaux seront accessibles à la demande, 24h/24 et 7j/7.
Enfin, le quartier du bureau revêt son importance : 62 % des personnes interrogées confessent s’absenter ponctuellement de leur lieu de travail pour « faire une course », d’autres pour un rendez-vous médical et même pour « faire un aller-retour à son domicile ». Ainsi, les bureaux implantés dans des quartiers mixtes sont plébiscités, au détriment des quartiers d’affaires.
Fin des parkings, de la climatisation et des voyages en avion
Enfin, la transition écologique promet d’avoir un impact concret sur le travail au quotidien, « une part certes minoritaire mais non négligeable des salariés anticipent par exemple la fin des parkings voitures dans les immeubles de bureaux, la disparition de la climatisation et l’interdiction des voyages d’affaires en avion », précisent les auteurs du baromètre.
Si les gestes écoresponsables sont tous en progression (limitation de consommation d’énergie, favoriser les mobilités douces, tri des déchets) les salariés imaginent des évolutions plus radicales.
Fin de l’eau chaude dans les sanitaires de leur bureau pour quatre personnes sur dix ou encore viande interdite dans les restaurants d’entreprise (pour 35 % des moins de 25 ans contre 15 % des plus de 50 ans).
Plus terre à terre, ils sont 69 % à penser que les bureaux s’équiperont de « lumière et de chauffage qui s’adaptent automatiquement en fonction de l’occupation du bâtiment ».
La version originale de cet article a été publiée sur https://actu.fr/
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