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Télétravailler au bout du monde : Pourquoi pas vous ?


Femme en télétravail au bord de la piscine
De nombreux pays ont mis en place des programmes de visas pour « Digital Nomads » ou nomades numériques

Alors que les contraintes sanitaires accéléraient la mise en place du télétravail dans de nombreuses entreprises, certains en ont profité pour sauter le pas. Aujourd'hui, quelles sont les étapes à suivre pour partir télétravailler dans un autre pays ? CQFD vous donne 5 conseils pratiques pour, à votre tour, vous lancer.

La pandémie de Covid-19 a renforcé certaines tendances qui existaient déjà dans le monde du travail. Parmi elles, un nombre croissant de salariés ou indépendants choisissant d'exercer leur activité professionnelle à distance, depuis l'étranger. Alors que les contraintes sanitaires accéléraient la mise en place du télétravail dans de nombreuses entreprises, certains en ont profité pour sauter le pas. Quelles sont les étapes à suivre pour partir télétravailler dans un autre pays ? 5 conseils pratiques pour, à votre tour, vous lancer.

1) Choisir la destination selon ses envies et ses contraintes

Certaines destinations font rêver, mais y mettre en place un cadre de travail adapté à ses activités n'est pas toujours aisé. Laure Maumus, consultante dans le secteur de la restauration et gastronomie, partie faire un tour du monde guidé par le thème de la cuisine en 2019, en sait quelque chose. Restée travailler en Thaïlande au moment de la pandémie, elle a su s'adapter pour recréer le bon environnement. « Travailler depuis un 'paradis' n'est pas forcément facile, il faut énormément de discipline, un bon wifi, des endroits où on se sent bien pour travailler et organiser les vidéoconférences », souligne-t-elle. Il faut aussi penser réseau et autonomie. Réfléchir à des manières de travailler de manière indépendante, tout en continuant à collaborer efficacement avec son réseau et ses collègues lorsque l'on est loin. Mettre en place les bons outils de communication, prévoir des points réguliers avec les clients et les collaborateurs (ou avec son équipe si l'on est salarié) est essentiel. Cela suppose aussi de bien réfléchir à certains facteurs comme le décalage horaire lorsque l'on choisit la destination ou que l'on organise une réunion…

2) Anticiper les formalités administratives et fiscales en tant qu'indépendant(e)...

Les démarches à suivre ne seront pas les mêmes, que l'on soit à son compte ou que l'on soit salarié d'une entreprise ayant choisi le télétravail à l'étranger.

Les entrepreneurs, les personnes en freelance ou encore les professions libérales peuvent parfaitement choisir de déménager pour s'installer à l'étranger. Quelques éléments sont néanmoins à prendre en compte. Sur le plan fiscal, il convient par exemple de choisir où se situe votre résidence, certains pays imposant un certain nombre de jours de présence dans le pays pour être considéré résident fiscal.

Sur le plan administratif, il faudra également prévenir les clients résidants en France, notamment pour faciliter les règlements sur un compte bancaire étranger le cas échéant. Il est possible de créer son entreprise en France, mais ce choix implique de bien se renseigner sur ses options en matière de domiciliation fiscale afin d'éviter d'être imposé deux fois si la destination choisie n'a pas de convention avec la France. Pensez-également aux démarches relatives au visa si le pays d'accueil en demande un ainsi qu'à la couverture santé.

Bon à savoir : de nombreux pays ont mis en place des programmes de visas pour « Digital Nomads » ou nomades numériques. Ces visas spéciaux à long terme, qui peuvent être obtenus sous certaines conditions, permettent de vivre et travailler sur place pendant plusieurs mois. L'île de la Barbade a, par exemple, introduit un timbre de bienvenue spécial pour les nomades numériques prévoyant de travailler à distance depuis l'île. Ce document permet de rester et de travailler sur l'île pendant une période de 12 mois. Un peu plus proche de la France, la Croatie a aussi mis en place son programme de visa pour nomades numériques en janvier 2021, qui permet de rester dans le pays, également jusqu'à 12 mois.

3) ... Idem en tant que salarié(e)

Si vous travaillez en entreprise, et que vous souhaitez déménager à l'étranger pour y accomplir votre activité professionnelle à distance, une réflexion un peu plus poussée s'impose. Avant toute chose, il faut déclarer son changement de domicile aux ressources humaines afin d'éviter d'être en situation fausse déclaration auprès des assureurs français (sécurité sociale, complémentaire, assurance professionnelle…).

Certains paramètres rentrent en compte et doivent être considérés par l'entreprise avant d'autoriser le salarié à télétravailler depuis un autre pays notamment en ce qui concerne les conditions de sécurité à mettre en place, l'assurance couvrant le matériel professionnel (celui-ci n'est pas toujours couvert à l'étranger), ou encore les modalités de déclaration à l'administration fiscale.

Certains des pays proposant des visas pour Digital Nomads permettent aux salariés travaillant à distance de venir, sous réserve que l'entité pour laquelle ils travaillent soit bien située à l'extérieur du territoire.

4) Miser sur son réseau

Lorsque l'on travaille à l'étranger et que les collaborateurs, les collègues et les potentiels clients sont loin, compter sur la force de son réseau professionnel préalablement construit peut-être essentiel pour rejoindre de nouveaux projets, suivre ce qui se fait dans son secteur et continuer à développer son activité, même au bout du monde.

Les plateformes digitales qui facilitent l'échange et la construction d'un réseau professionnel sont d'autant plus à privilégier que l'on est parti s'installer à l'étranger. Si les contacts professionnels sont avant tout humains et réels, et ils se solidifient et 'prolifèrent' via des réseaux comme LinkedIn. « De mon côté, j'avais déjà réalisé la puissance de LinkedIn avant cette aventure. J'avais un réseau professionnel solide que j'entretenais et que je renforçais depuis 10 ans sur LinkedIn, ce qui m'a permis d'avancer et de me développer avec succès. Depuis la petite île de Koh Phangan, en Thaïlande, pouvoir reconnecter avec mon réseau et trouver mes premiers clients via cette plateforme a été assez hallucinant », explique Laure Maumus.

5) Ne pas à hésiter à « réinjecter » du présentiel dans sa pratique professionnelle

Même dans un endroit paradisiaque, la solitude peut peser au bout d'un certain temps. Et même lorsque la plupart de l'activité peut se dérouler à distance, certaines réunions ou rencontres professionnelles fonctionnent mieux en présentiel. Partir télétravailler à l'étranger présente de nombreux avantages et peut permettre d'atteindre un bel équilibre entre vie professionnelle et personnelle, mais une alternance entre périodes de travail à distance et périodes en présentiel peut s'avérer nécessaire. Pour sa part, Laure Maumus tire un bilan très positif de cette expérience. Après 10 mois, elle a toutefois choisi de rentrer en France afin de pouvoir rencontrer ses clients en personne et pratiquer les aspects de son activité qui ne peuvent se faire à distance, comme la création de menus ou le conseil en implantation d'enseignes. « En revanche cette aventure a avivé mon désir d'indépendance professionnelle et confirmé ce choix de vouloir être à mon compte. Je peux désormais travailler de partout et ne souhaite pas être de nouveau salariée, sauf opportunité avec grande liberté géographique et d'horaires. J'ai un tempérament créatif et libre et cette situation me convient. Mais, bien sûr, il y a un prix, et pour ceux qui souhaitent se lancer il faut prendre en compte qu'il n'y a pas de sécurité et qu'il faut beaucoup de discipline », conclut Laure Maumus.




La version originale de cet article a été publiée sur Les Echos

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