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Télétravail et productivité

Dernière mise à jour : 9 févr. 2021



Plus de 7 millions de salariés français ont basculé en télétravail dès l’annonce du confinement. Fin mars, un salarié sur quatre était en télétravail. Malgré la crise, le travail à distance a été une bouée de sauvetage pour beaucoup d’entreprises ayant pu maintenir leurs activités. Pourtant, le télétravail reste la norme pour bon nombre de salariés encore aujourd’hui. Quand est-il de la productivité en télétravail ? Plusieurs études ont fait surface et ont tenté de répondre à cette question.


Le secteur d’activité doit être adapté au télétravail


Avant de répondre, il faut bien comprendre que la productivité au télétravail dépend fortement de la qualité initiale de la mise en place du télétravail au sein des équipes, mais aussi du secteur d’activité concerné, qui peut être plus ou moins adapté au télétravail. Ainsi, les cadres commerciaux ou technico-commerciaux, les ingénieurs de l’informatique ont déjà une pratique de télétravail courante. Ils disposent également des outils nécessaires pour remplir leur fonction. D’autres secteurs d’activités comme la communication ou les assurances sont également des secteurs plus propices à pratiquer le télétravail.


Une perte moyenne de productivité de 1%

Un rapport de ZDnet et Valoir montre que le passage brutal au télétravail suite au coronavirus n’a eu pour effet qu’une réduction moyenne de 1% de la productivité au travail. Les télétravailleurs avec des enfants ont signalé une baisse de productivité de 2% alors que les personnes seules en télétravail (sans autre personne à la maison) ont constaté une baisse moyenne de 3%.


La plupart des personnes qui ont télétravaillé l’ont fait pendant les heures de travail classiques, avec moins de 10% commençant avant 7h ou prolongeant leur journée au-delà de 19h. Ceux qui rencontrent des distractions pendant leur journée de travail indiquent les réseaux sociaux pour principal fautif. En effet, près d’un tiers des personnes interrogées, même parmi celles qui ont des enfants, ont déclaré que les réseaux sociaux constituaient leur plus grande distraction, avec près de deux heures par jour.


4 travailleurs sur 5 estiment que leur entreprise fait bien de permettre le travail à distance. Seuls 5% ont mal noté leur entreprise sur ce point. Et plus de 40 % des travailleurs préféreraient travailler à distance à temps plein à l’avenir.


Le télétravail aurait un impact neutre voir légèrement positif sur la productivité


Une autre étude réalisée par le site Corona-work.fr (sur plus de 1540 professionnels depuis le 16 mars 2020) dresse une typologie des télétravailleurs. Issu d’un projet collaboratif, ce site a été lancé par six spécialistes de l’analyse de données pour mesurer et comprendre l’impact de la mise en place du télétravail. Parmi les nombreux résultats, on remarque que le télétravail a un impact neutre voir légèrement positif sur l’efficacité au travail puisque la note moyenne donnée est de 2,7 / 5 (5 étant un impact très positif).


4 personnes sur 5 souhaitent continuer à télétravailler


L’étude indique également que plus de 4 personnes sur 5 souhaitent continuer à télétravailler après la sortie de crise.

En cause : des conditions de travail nettement améliorées avec moins de temps dans les transports (72% des répondants), davantage de temps libre (40%), plus de pauses dans la journée (38%).

Les professionnels interrogés disent travailler plus qu’avant, mais affirment également être plus efficaces et plus concentrés. Ils envisagent de continuer le télétravail une fois de temps en temps (44,3%), le plus possible (14%), voir tous les jours (1,7%). Près de 26% souhaitent télétravailler autant qu’avant.


Le contact humain et la sociabilité au bureau manquent davantage au 18-29 ans


Un autre constat intéressant est le critère de l’âge, relativement clivant. En effet, 14,5% des répondants indiquent qu’ils refusent de continuer le télétravail alors que ce chiffre s’élève à 20,6% chez les 18-29 ans. Ce pourcentage s’élève encore à 28,7% pour les jeunes célibataires et à 36,1% pour les jeunes femmes.


Des chiffres surprenants, mais qui témoignent du besoin important pour les jeunes actifs d’être en relation avec les autres et d’être au bureau.


Le télétravail plutôt que l’open-space ?


Serait-ce la mort de l’open-space ? Pour le publicitaire Jacques Séguéla, c’est effectivement le cas depuis le 11 mai 2020. En s’appuyant sur une étude réalisée par l’agence BETC, il prévoit des évolutions lourdes et durables pour les entreprises françaises. L’étude complète liste l’ensemble des aspirations des répondants sur un échantillon de 7000 personnes. Résultat : la France est scindée entre ceux qui veulent que tout recommence comme avant et ceux qui souhaitent tout changer.


Après tout, pourquoi sortir de chez soi alors que l’on s’y sent si bien ? Cet état d’esprit n’est pas vrai pour tout le monde, notamment pour ceux qui ont été confinés à quatre dans 40m² ou ceux qui ont vécu un confinement complexe plus généralement. Néanmoins, la tendance du confort et du “retour chez soi” est très forte. Ceci étant provoqué par le grand succès du télétravail, de la télémédecine, etc..


Des entreprises ont déjà mis en place le télétravail permanent


Pour certaines entreprises, l’open-space, c’est fini. Hors de question pour ces dernières de recourir à des closons en plexiglas entre chaque bureau pour limiter les rapprochements entre collaborateurs. Il est plutôt question pour ces sociétés de tirer le bilan de cette période de télétravail. Un bilan positif pour ces structures qui ont rapidement compris que le confort des collaborateurs dans un environnement bien encadré pouvait conduire à une meilleure performance au travail.


Les entreprises de la tech sont probablement les plus à même de travailler à distance. Twitter a d’ailleurs annoncé que ses 4 900 salariés sont autorisés à continuer le télétravail après le déconfinement et de façon permanente. Google et Facebook tentent de suivre la tendance, avec un télétravail prolongé jusqu’en 2021 à minima.


Face à ces mutations nouvelles et à l’essor exponentiel du télétravail pendant la crise, comment ne pas laisser entrevoir la possibilité d’un télétravail permanent pour ces employés ? Plusieurs études semblent confirmer le fait que la productivité ne diminue pas lorsque le télétravail y est bien encadré et que les bons outils sont au rendez-vous. Les entreprises de la tech au sens large semblent offrir les meilleurs prérequis à un télétravail optimal. À tel point que certaines entreprises ont déjà sauté le pas avec un télétravail permanent pour les employés. Finalement, deux cas de figure émergent de cette situation : ceux qui travaillent mieux depuis chez eux et qui ont une meilleure qualité de vie en télétravail, et ceux dont le télétravail ne doit pas être régulier et dont le contact humain au travail est un élément indispensable pour être plus efficace. Quoi qu’il en soit, les aspirations de chacun sont bel et bien clivées entre ces deux options.




La version originale de cet article a été publiée sur Silkhom.com

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